
Les mesures d’urgence englobent l’ensemble des moyens déployés lors d’un sinistre ou d’une catastrophe pour garantir, autant que possible, la sécurité des personnes, sauver des vies ou venir en aide aux populations. La planification de mesures d’urgence accessibles et inclusives vise à prendre en compte la diversité des capacités et des besoins de l’ensemble de la population. L’objectif est de mettre en place des moyens et des actions qui répondront aux besoins du plus grand nombre, tout en prévoyant des adaptations spécifiques pour les besoins particuliers.
Il existe une grande variété de plans de mesures d’urgence, notamment :
les plans de sécurité incendie d’un bâtiment ;
Les plans en cas de catastrophe (pannes de courant majeures, coupures d’eau potable, inondations, etc.) élaborés par les municipalités ;
Les plans d’interruption de service ou de sinistre des réseaux de transport collectif ;
Les plans prévus pour des évènements majeurs par le gouvernement provincial et fédéral.
En matière de sécurité et d’incendie des bâtiments, les responsabilités sont partagées entre plusieurs intervenants.
Certains intervenants adaptent une approche proactive en matière d’accessibilité et d’inclusivité. Ils collaborent avec les personnes directement concernées pour concevoir des mesures et des actions adaptées.
D’autres, en revanche, adoptent une démarche plus réactive, ajustant leurs plans uniquement après avoir constaté des lacunes. Cette approche peut générer des risques et entraîner l’insatisfaction des personnes concernées.
Enfin, certains se situent entre ces deux extrêmes : ils planifient partiellement des moyens et des actions pour rendre leurs plans plus accessibles, mais sans envisager l’ensemble des activités nécessaires, comme l’évacuation ou la relocalisation temporaire d’une personne ayant des capacités ou des besoins spécifiques.
Pour garantir la sécurité de tous dans un bâtiment, il est nécessaire d’assurer une cohérence entre :
Malheureusement, la réglementation en matière de construction a peu évolué en ce qui concerne la sécurité incendie des personnes ayant des incapacités. Sans compter que les aménagements requis ne répondent souvent pas à leurs besoins.
Par exemple :
Pour mieux adapter les aménagements et les équipements aux pratiques locales d’intervention, le service de sécurité et d’incendie de la municipalité devrait être consulté lors de la construction, de la rénovation ou de la transformation d’un bâtiment.
Pour une personne ayant une limitation motrice modérée ou importante, habiter ou fréquenter un étage desservi par ascenseur signifie qu’elle ne pourra pas évacuer de façon autonome en cas de sinistre, les ascenseurs et les plateformes élévatrices ne devant pas être utilisés. Cela la rend dépendante d’autres personnes pour être secourue. Une fois bien informée des risques, chaque personne devrait pouvoir choisir de fréquenter ou non ce lieu.
Cependant, cette liberté de choix peut être remise en question si le service de sécurité incendie estime qu’il ne peut intervenir de manière adéquate et dans des délais garantissant la sécurité de tous les occupants.
Les problèmes peuvent inclure :
Dans de tels cas, des correctifs peuvent être exigés du propriétaire, allant parfois jusqu’à un changement d’usage du bâtiment, notamment pour des habitations. Certains propriétaires, confrontés à des travaux importants et coûteux ou à leurs obligations légales envers leurs locataires, peuvent tenter d’éviter ces situations en adoptant des pratiques discriminatoires, comme l’éviction des locataires ou le refus de louer à des personnes ayant des incapacités.
Au Québec, la Loi sur la sécurité incendie établit les rôles et les responsabilités des différents intervenants, la formation des pompiers, ainsi que les mécanismes d’enquête. La responsabilité de la sécurité incendie est confiée au ministère de la Sécurité publique, qui publie les Orientations du ministre de la Sécurité publique en matière de sécurité incendie.
Les exigences réglementaires pour les bâtiments sont précisées dans le Code de construction du Québec (chapitre I, Bâtiment). Ce code définit notamment :
Les exigences relatives aux issues ;
Les systèmes de protection et de détection (par exemple, des avertisseurs visuels d’alarme incendie dans chaque logement, ainsi que dans les bâtiments utilisés principalement par des personnes ayant une incapacité auditive) ;
Les mesures garantissant la sécurité sur les aires de plancher desservies par un parcours sans obstacle (gicleurs, compartimentation en zones, ascenseur à l’usage des pompiers ou accès au balcon pour les bâtiments d’habitation).
Comme c’est le cas pour l’environnement bâti, les municipalités ont la responsabilité d’adopter des exigences réglementaires pour les petits bâtiments. Contrairement à la plupart des normes de construction, celles visant la sécurité en cas d’incendie peuvent être rétroactives, même pour un bâtiment existant qui n’est pas en cours de rénovation ou de transformation. Par exemple, cela inclut la mise aux normes des panneaux d’alarme incendie ou l’installation obligatoire de gicleurs dans les résidences pour personnes âgées.
Les exigences réglementaires liées à l’exploitation des bâtiments, qui s’adressent directement aux propriétaires, sont énoncées dans le Code de sécurité (chapitre VIII, Bâtiment).
En plus des normes générales applicables à tous les bâtiments, des obligations spécifiques visent certains types de lieux. Par exemple, le Guide sur la sécurité incendie des résidences accueillant des personnes présentant des limitations à l’évacuation encadre la sécurité dans des contextes particuliers.
Quant aux installations de transports lourds (trains de banlieue, métro, tramway, etc.) ou celles sous juridiction fédérale, comme les infrastructures ferroviaires et aéroportuaires, elles sont soumises à des règlements ou des cadres normatifs supplémentaires. L’Office des transports du Canada regroupe plusieurs de ces réglementations.
Nous suggérons quelques mesures concrètes, à adapter selon votre organisation
Accessibilité universelle des bâtiments municipaux montréalais, Ville de Montréal.
Guide pratique d’accessibilité universelle, Ville de Québec.
Guide sur la sécurité incendie des résidences accueillant des personnes présentant des limitations à l’évacuation, ministère de la Sécurité publique.
Fiche rédigée en collaboration avec Société Logique, avec la rétroaction d’Idéaux, consultation en design inclusif et accessibilité universelle.