
La sensibilité chimique multiple (SCM) est un handicap reconnu (CCDP, LCDP, 2007) qui affecte la capacité des individus à tolérer des substances chimiques généralement bien supportées par la majorité des gens. Parmi les déclencheurs courants figurent les parfums, les produits d’hygiène personnelle, les agents de nettoyage, les matériaux de construction et les fournitures de bureau. Les personnes atteintes de SCM peuvent souffrir d’un large éventail de symptômes, notamment des problèmes respiratoires, de la fatigue, des difficultés cognitives, des vertiges, des maux de tête ou encore des irritations cutanées. Ces manifestations peuvent sérieusement compromettre la capacité d’une personne à travailler dans un environnement où des déclencheurs chimiques sont présents.
La sensibilité chimique multiple (SCM) est une condition répandue : Statistique Canada rapporte que plus de 1,13 million de personnes ont reçu un diagnostic, dont 72 % sont des femmes et près de 50 % des personnes touchées sont âgées de plus de 55 ans (ESCC, 2020).
À la lumière de ces statistiques, il est crucial que les lieux de travail s’adaptent à ces réalités, non seulement pour garantir l’égalité d’accès aux opportunités d’emploi, mais aussi pour répondre aux obligations légales. En vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne, les employeurs sont tenus de fournir des accommodements raisonnables aux personnes en situation de handicap, y compris celles atteintes de SCM, pour leur permettre de travailler dans un environnement exempt de déclencheurs chimiques nuisibles.
Les employés atteints de SCM rencontrent des défis uniques sur leur lieu de travail en raison de leur sensibilité accrue. En l’absence d’aménagements adaptés, leurs symptômes peuvent affecter leur capacité à accomplir des tâches et à maintenir leur emploi. Voici les principaux obstacles :
Cette fiche vise à accompagner les employeurs dans l’adoption de politiques et des pratiques globales qui prennent en compte les besoins des personnes atteintes de sensibilité chimique multiple (SCM). Ces initiatives favorisent un environnement de travail sain et contribuent à améliorer la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments. Parmi les mesures essentielles figurent l’instauration d’une politique sans parfum, la réduction de l’exposition aux composés organiques volatils (COV), ainsi que l’utilisation de produits moins toxiques pour le nettoyage, l’entretien et les rénovations.
Un lieu de travail plus sain profite non seulement aux personnes atteintes de SCM, mais également à l’ensemble des employés, en augmentant la productivité, le moral et le bien-être général.
Le maintien de la santé environnementale sur le lieu de travail est vital pour plusieurs raisons : il améliore le bien-être des employés, optimise la productivité et garantit le respect des obligations légales. Un air pur et une réduction des irritants chimiques bénéficient non seulement aux personnes atteintes de SCM, mais aussi à l’ensemble des collaborateurs.
Voici pourquoi il est crucial de prioriser la santé environnementale :
En instaurant une politique sans parfum, en veillant à une qualité de l’air optimale et en proposant des modalités de travail flexibles, les lieux de travail peuvent offrir un environnement sécuritaire et inclusif pour les personnes atteintes de SCM. Ces mesures contribuent non seulement au respect des obligations légales, mais aussi au bien-être et à la productivité de l’ensemble des employés.
Fiche rédigée en collaboration avec Rohini Peris, présidente et cheffe de la direction, avec la rétroaction de Michel Gaudet, vice-président et directeur exécutif de l’ASEQ-ASEC.
Une version plus détaillée de ce guide est disponible à l’adresse suivante : https://aseq-ehaq.ca/accommodement-au-lieu-de-travail/.