Qu’est-ce qu’un trouble neurodéveloppemental ?

Les troubles neurodéveloppementaux (TND) regroupent des troubles comportementaux et cognitifs apparaissant au cours du développement. Ils entraînent des difficultés notables dans l’acquisition et l’exécution de fonctions intellectuelles, motrices, langagières ou sociales1. Ces troubles, qui touchent divers aspects du développement, se manifestent à des degrés variables, allant de limitations spécifiques à des altérations plus générales.

Le terme neurodéveloppement fait référence au développement du cerveau et aux connexions neuronales qui assurent son fonctionnement. Ces troubles ont des répercussions significatives sur plusieurs aspects de la vie, comme l’apprentissage, les émotions, la mémoire, l’attention et la socialisation.

Les TND résultent de prédispositions génétiques et biologiques, mais également de facteurs externes (socioculturels, affectifs et environnementaux). Ils débutent généralement dans la petite enfance, voire dès la grossesse, et persistent à l’âge adulte. Les troubles peuvent également coexister (comorbidité), ce qui signifie qu’une personne peut en présenter plusieurs simultanément. Par ailleurs, des difficultés de santé ou de santé mentale, telles que des troubles du sommeil, des problèmes digestifs, de l’anxiété ou de la dépression, sont fréquemment associées aux TND.

Ces troubles, souvent diagnostiqués pendant l’enfance, peuvent néanmoins être identifiés plus tard dans la vie. Une approche globale est donc essentielle pour prendre en compte toutes les dimensions des TND et leur interaction avec d’autres enjeux de santé.

Principaux troubles neurodéveloppementaux selon le DMS-5

Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition (DMS-5) est une référence mondiale utilisée pour diagnostiquer et classer les troubles mentaux. Il fournit des critères diagnostiques détaillés, essentiels pour les professionnels de la santé mentale.

La liste suivante présente les principaux TND et leurs caractéristiques. Cependant, il est crucial de rappeler que chaque individu est unique, et la combinaison ainsi que l’intensité des symptômes varient considérablement d’une personne à l’autre.

Portrait de la situation

L’accès à un diagnostic étant parfois difficile, il demeure complexe d’évaluer précisément le pourcentage de la population présentant un trouble neurodéveloppemental (TND). On estime qu’environ 15% à 20 % de la population aurait un trouble d’apprentissage lié au langage, 1.5 % un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et entre 6 % et 17 % un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). En raison de la fréquence des comorbidités et du sous-diagnostic, particulièrement chez les femmes, une estimation réaliste situe la proportion de la population ayant un TND à 15-20 %5.

Bien que le diagnostic soit généralement posé pendant l’enfance, certaines personnes ne reçoivent un diagnostic qu’à l’âge adulte. Au Québec, de nombreux programmes et initiatives ont vu le jour ces dernières années pour promouvoir le développement optimal des enfants et améliorer les services destinés à ceux qui rencontrent des difficultés. Malgré ces avancées, les services liés aux troubles neurodéveloppementaux restent insuffisants, notamment en matière d’accessibilité, d’efficience, de coordination et de continuité des services.

Neuroinclusion : une approche pour tous

Le terme neuroinclusion est de plus en plus utilisé pour désigner l’inclusion des personnes neurodivergentes, neurotypiques et/ou ayant une maladie neurodégénérative.

  • Neurodivergent : désigne les personnes dont le fonctionnement neurologique diffère de la norme, avec ou sans diagnostic formel.
  • Neurotypique : décris les personnes dont le fonctionnement neurologique est considéré comme standard et qui ne présentent pas de condition neurologique particulière.
  • Maladie neurodégénérative : désigne une condition médicale marquée par une détérioration progressive des neurones et du système nerveux.

La neuroinclusion vise à créer un environnement où chaque individu, quelle que soit sa condition neurologique, se sent respecté, soutenu et encouragé à s’épanouir dans tous les aspects de sa vie : éducatif, social, médical et professionnel6.

Dans le contexte d’emploi, par exemple, cela peut inclure :

  • L’ajustement physique des lieux (aménagements ergonomiques).
  • L’ajout d’accessoires de travail ou de logiciels de soutien.
  • L’adaptation des tâches pour tenir compte des forces et des défis spécifiques des employés.

Promouvoir la neuroinclusion contribue à établir des environnements ouverts, sécurisants et accessibles pour tous.

Normes et obligations

Au Canada, il n’existe pas de normes d’accessibilité spécifiquement axées sur les troubles neurodéveloppementaux (TND). Cependant, certaines normes et obligations en matière d’accessibilité peuvent bénéficier aux personnes vivant avec ces troubles.

Il est important de souligner que ces normes et réglementations ont pour objectif de favoriser l’inclusion et la participation de toutes les personnes en situation de handicap, y compris celles présentant des troubles neurodéveloppementaux.

Bonnes pratiques

Il existe de nombreuses façons de promouvoir la neuroinclusion dans les écoles, les milieux de travail et les interactions quotidiennes. Toutefois, il est nécessaire de comprendre l’application automatique d’une série de recommandations, sans tenir compte du contexte et de ses implications, peut engendrer des malentendus ou des frustrations des deux côtés. Les besoins et les préférences en matière d’environnement, de communication et d’attitude varient considérablement d’une personne neurodivergente à une autre. De plus, ces préférences peuvent évoluer avec le temps ou selon les situations. Ainsi, bien qu’une recommandation puisse convenir à une personne dans un contexte donné, elle pourrait être inadéquate, voire nuisible, dans d’autres circonstances.

Cela dit, il convient de noter que, dans la majorité des cas, les ajustements réalisés pour accommoder les personnes présentant un trouble neurodéveloppemental (TND) bénéficient à tous. Un environnement prévisible, offrant des choix (sociaux ou sensoriels) et caractérisé par une cohérence spatiale et organisationnelle, constitue un environnement neuroinclusif répondant aux besoins de tous.

Enfin, il est essentiel de se rappeler que chaque personne a ses particularités et ses besoins propres. Offrir une diversité de choix s’avère souvent plus pertinent que d’imposer une solution uniforme.

Ces bonnes pratiques permettent de créer des environnements respectueux et inclusifs, où chacun peut s’épanouir pleinement.

Ressources disponibles

Formations

Subventions

Au Québec, plusieurs programmes, plans d’action et mesures ont été mis en place pour soutenir le développement optimal des enfants et améliorer l’offre de services pour ceux ayant des difficultés ou des retards. Cette liste offre des outils variés pour soutenir l’inclusion et répondre aux besoins des personnes en situation de handicap.

Fondations

Documentation

Sites Web

Fiche rédigée par Idéaux, consultation en design inclusif et accessibilité universelle, avec la collaboration de Irini Blais, conseillère en aménagements neuro-inclusifs.

  1. Définition de l’OMS
  2. Autisme : Aperçu, Canada.ca
  3. Association des médecins psychiatres du Québec
  4. Vers une meilleure intégration des soins et des services pour les personnes ayant une déficience, Ministère de la Santé et des Services sociaux
  5. Neurodiversity at work: a biopsychosocial model and the impact on working adults, PMC
  6. Site web sur la neurodiversité