
Un transport est considéré accessible et inclusif lorsque chaque étape du parcours de voyage est prévisible, sécuritaire et sans obstacle. Les services doivent être conçus pour répondre aux besoins de toutes les personnes, quelles que soient leurs capacités.
Les transports aérien et ferroviaire, tout comme l’autobus, le métro ou le transport adapté, sont des formes de transport collectif. Cependant, ils se distinguent par leur utilisation principalement pour les déplacements longue distance, en particulier sur de vastes territoires comme le Québec ou le Canada.
Tous les modes de transport collectif comportent des défis liés à l’accessibilité des infrastructures, des véhicules, des informations et de l’assistance. Toutefois, les voyages de longue distance présentent des enjeux supplémentaires en raison de leur durée et du passage possible de frontières. Parmi ces défis, on retrouve :
La répartition des responsabilités entre les différents paliers gouvernementaux au Canada rend l’expérience d’accessibilité inégale d’une région à l’autre. De plus, la nature internationale des normes qui régissent ces industries complique l’implantation de changements. Pour garantir une véritable accessibilité dans le transport aérien et ferroviaire, un leadership fort des autorités est essentiel. Une coordination efficace entre les paliers gouvernementaux et une approche proactive sont indispensables pour surmonter les obstacles et améliorer ces modes de transport.
Malgré une réglementation fédérale stricte, près des deux tiers des 2,2 millions de personnes en situation de handicap ayant voyagé en 2019 et 2020 ont rencontré des obstacles dans les avions et dans les trains. Bien que des consultations aient été menées, le rapport de la vérificatrice générale du Canada souligne plusieurs problématiques, notamment un manque de formation du personnel, une gestion inadéquate des plaintes et des défis liés à l’accessibilité numérique. Les lacunes ne se situent pas tant au niveau des obligations ou des plans d’action, mais plutôt dans leur mise en œuvre.
Du côté de l’aviation, les enjeux sont particulièrement préoccupants. Les médias rapportent fréquemment des incidents impliquant des bris ou des oublis d’aide à la mobilité, ainsi que des cas de mauvais traitement, notamment lors des procédures d’embarquement. La situation est devenue si critique qu’un Sommet sur l’amélioration de l’accessibilité dans le transport aérien canadien a été organisé en 2024 pour adresser ces problématiques.
En ce qui concerne les voyages intérieurs au Québec, les compagnies aériennes et ferroviaires sont soumises à des obligations beaucoup moins contraignantes qu’au niveau fédéral. Cette absence de cadre rigoureux se traduit par des lacunes d’accessibilité qui compliquent les déplacements des personnes en situation de handicap, même dans le cadre de projets récents. Les trains de banlieue d’EXO, notamment sur les lignes Montréal-Mascouche, ainsi que le Réseau Express Métropolitain (REM), illustrent des exemples où les besoins des personnes en situation de handicap ont été négligés.
Ces constats mettent en évidence l’urgence d’une action concertée pour améliorer l’accessibilité et garantir des expériences de voyage inclusives et respectueuses pour tous.
Des cadres réglementaires existent pour guider les organisations vers des pratiques plus inclusives. Certains sont obligatoires, alors que d’autres inspirent à aller plus loin.
L’harmonisation des pratiques à travers les différents territoires et les modes de transport est primordiale pour garantir une chaîne de transport accessible. Voici quelques mesures concrètes à intégrer dans vos plans d’action. Les stratégies sont divisées entre fournisseurs de services et autorités provinciales. D’autres fiches de ce guide méritent également d’être consultées, notamment sur les mesures en matière d’évacuation, de communication ou de service à la clientèle.
Le ministère des Transports et de la Mobilité durable offre plusieurs subventions liées aux transports aériens et ferroviaires ainsi que pour les transports par rail des sociétés de transport collectif. Les municipalités peuvent également bénéficier d’une subvention pour l’aménagement des passages à niveau.
Fiche rédigée en collaboration avec Julie-Anne Perrault, consultante en accessibilité universelle, avec la rétroaction de Kéroul et de Mohamed Reda Khomsi (ESG UQAM).